L'œuvre d'art entre territoire et réseau : vers une nouvelle représentation des choses publiques

Un dernier mouvement de cette composition paysagère du numérique dans l’art reste à donc à écrire : il porte sur les effets de contraste, mais aussi sur l’évolution des arts de l’environnement et de l’espace public qui apparaissent de plus en plus modelés par la dynamique des flux et des rythmes propre à la société de l’information, sous l’effet de l’actualisation de plus en plus évidente du territoire dans le réseau et du réseau dans le territoire. Interpénétration d’autant plus avérée dans le contexte d’une technologie qui se présente comme un nouveau milieu associé et comme seconde nature, plutôt qu’en termes d’outil, de médium. Il semble ainsi qu’à rebours d’un art numérique qui devrait trouver son modèle du côté d’une technique antérieure (comme la photographie, le cinéma ou la vidéo), il faille se tourner du côté du land art pour comprendre le net art, du côté des arts de l’environnement pour comprendre l’art des réseaux, l’un et l’autre se présentant plutôt comme des arts en contexte étayés sur une diversité croissante de technologies, que comme les arts d’un technique ou d’un matériau uniques (ce dont rend compte de manière très vague l’emploi récurrent du terme dispositif, valable dans les deux champs).