Valéry et l’espace

En écho à Prigogine, qui voit en Valéry – pour lequel durée est construction – un précurseur des théories modernes du temps, on pourrait ici clairement identifier un Valéry précurseur de notre notion moderne de l’espace : non plus un espace donné a priori, mais un espace construit, un espace virtuel dont la perception et la conception se confondent, espace dont le modèle d’intelligibilité est impliqué dans la perception sensible de son apparence. Ou espace, si l’on veut, dont l’apparence phénoménale affecte en retour le statut de réalité physique que nous lui attribuons. L’espace ne serait pas là,  « étant donné », ou ne serait pas « vrai », il serait, comme disent les physiciens, une proposition (plus ou moins) pertinente, dont la pertinence dépend de la valeur ou du statut de réalité que lui attribue celui qui l’observe.

Lire la suite…