Art, architecture, cinéma

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C’est l’architecture parvenue au stade de l’image-mouvement et de l’image-temps du cinéma, une architecture spectaculaire autant que spéculaire, avec projection et réfléchissements optiques sur ses façades, et techniques adaptatives appliquées à des matériaux de plus en plus réactifs et évolutifs – des matériaux vivants et naturalisés.
Benjamin définissait le temps de la naissance du cinéma comme le stade de la deuxième technique, au cours duquel la technique devient comme une seconde nature (et on parlera de plus en plus, à partir de là, du regard caméra pour dire cette aptitude de l’homme du commun à se couler dans le moule des médias), et il envisageait à partir des arts de masse tels que le cinéma, la redéfinition en profondeur de la valeur attachée aux œuvres d’art (celles-ci passant d’une « valeur de culte » à une « valeur d’exposition ») :  on peut penser de même que la rencontre du cinéma (comme image et représentation, mais qui est aussi cet art de la  plongée dans le réel), et de l’architecture (comme « réalisation » concrète, mais qui suppose désormais la puissance des images, une mise en scène et en spectacle, car elle se destine désormais à être vue autant qu’à être construite) –  au stade de la cinémarchitecture, contemporain de l’avènement de la figure du starchitecte, augure d’un déplacement considérable de la relation entre arts visuels, architecture et design politique de l’espace urbain.

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