Objets frontière et objets valise
Les lieux du cinéma, avec le numérique, en sont encore au stade de ce que le sociologue Patrice Flichy appelle l’objet valise. A ce stade, le futur reste ouvert car une innovation, aussi prévisible soit-elle dans son devenir par les promesses qui la soutiennent est portée par une telle diversité de possibles, que ses usages, son fonctionnement, les pratiques qu’elle est susceptible de voir émerger ne sont pas encore stabilisées ou pas encore connues avec précision. C’est là encore le stade auquel se trouve situé les lieux du cinéma à l’âge numérique.
Et c’est pourquoi, il y a nous semble-t-il à ce stade une place encore pour l’imagination, les marchés les plus improbables, et certaines formes encore inaccoutumées de rencontre entre la logique marchande et la logique des ciné-clubs et la culture qui les accompagne.
Tel n’est plus le cas au stade de l’objet frontière où les marchés, les lignes de développement ont été balisées, et ne laissent plus tant la place à l’inventivité et à la l’imagination qu’au développement et à l’investissement dans des produits standardisés.
Cette situation est une chance et une question pour le cinéma.