Rembobinages

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Le premier ensemble pourrait donc s’appeler rembobinages, et il viserait l’étude de cette réécriture ou de cette persistance (quasi rétinienne) de la modernité dans les arts de notre temps.
Mais notre ambition est aussi bien de montrer dans ce premier mouvement, et sans vouloir le lever, le malentendu dont la technique est l’objet récurrent, précisément parce qu’elle est devenue un « sujet », dans l’art – et qu’entre la technique comme sujet (ou si l’on veut comme problème, comme enjeu, comme représentation), et la technique comme support, comme médium (encore que cette question du médium nous demeure encore très obscure, si on l’entend dans le sens  spiritiste que lui donnent les sciences occultes, qui ont au moins le mérite d’anticiper ce que disait Mac Luhan, soit que le médium est plus qu’un média au sens de support, c’est le message même) ou comme outil, réside toute la difficulté et aussi la passionnante ambiguïté de l’art de notre temps. Il s’agit en somme d’éviter le double écueil du déterminisme technique et du déterminisme culturel, et de montrer que c’est dans le « nouement » de ces deux polarités (comme l’avait si bien vu Duchamp, ou dans un autre registre Dziga Vertov dans son film « l’homme à la caméra »), que se joue l’art le plus intéressant de notre temps (on le verra, le cinéma est l’appareillage (Déotte), qui traverse l’ensemble des textes qui suivent, comme une note de basse.)

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