Sur la Côte d’Azur après la Modernité ou la fiction du décor

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Plus qu’une autre, la bien nommée French Riviera doit se mesurer à la hauteur de sa propre histoire glorieuse et c’est bien cette proximité d’une gloire récente qui pose problème. Et même de sa propre légende (car c’est une chance inespérée dans la concurrence actuelle des sites touristiques à l’échelle mondiale, que de pouvoir s’arrimer à un passé aussi prestigieux en matière d’art et de culture, que celui de Nice et de la Côte d’Azur). Non pas dans le sens d’un défi qui lui serait adressé de l’intérieur même de sa profondeur territoriale, à la manière dont un passé trop riche se ferait en somme le «surmoi», et le gardien bienveillant d’un présent qui hésiterait, mais plus précisément dans le sens de cette intelligence propre à la Modernité et toujours vive ici, qui, de l’art nouveau jusqu’à aujourd’hui, aura façonné  l’histoire de ce territoire et aura réussi  à le rendre célèbre aux yeux du monde entier. Cet héritage moderne encore si présent est une chance si l’on songe que d’autres régions, moins fortunées et relevant d’industries plus lourdes, ont été abandonnées aux oubliettes de l’histoire récente, par cette sorte de fatalité qui veut que la Modernité ait essaimé partout dans le monde et qu’elle soit allée planter  ailleurs son décor et afficher son prestige.
La Côte d’Azur est sans aucun doute une des premières régions européennes à s’être ainsi libérée de l’ambiguïté qui a prévalu dans les relations entre la France et l’Amérique (comme pays orienté vers le futur à travers les médias et les industries de la culture, au moment même ou la France perdait de son prestige, en matière d’art et de culture, et semblait déjà souffrir de la maladie du patrimoine).

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