Un ajustement réciproque du dedans et du dehors

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Il se trouve que nous vivons aujourd’hui le temps profondément bouleversé d’une technologie devenue aux yeux de beaucoup aliénante dans la mesure où elle porte non seulement sur les objets techniques, et leur usage, mais plus encore sur les modes de vie, les affects au travers de ce qu’il est convenu d’appeler une économie non plus seulement des biens, mais aussi des services, et qui, sous couvert d’interaction et de participation, contribue à la fois à une mécanisation ou une machinisation de nos existences et de notre sensibilité à la fois individuelle et commune.
Nous vivons en effet un temps marqué par des bouleversements considérables dans l’ordre des relations entre l’homme et ses milieux. Plus présisément, on peut faire l’hypothèse que les mécanismes de la perception et de la réception (l’aisthesis) et ceux de la production et de la création (la poïèsis) non seulement du monde naturel et artefactuel, mais aussi des œuvres d’art comme telles, contribuent au façonnement et au refaçonnement des lieux et des corps considérés non plus comme des données immédiates ou des entités immuables mais comme des supports et des interfaces, bref, des médias, des points de passage et d’ancrage du vivant (individuel et collectif) en tant que processus bio-politique supposant une interaction constante entre nature et culture par le double biais des organes des sens et des outils techniques qui les prolongent ou les métamorphosent. ces prolongements se produisent en particulier dans l’espace urbain, espace bouleversé par une forme de cinématisation de celui-ci, de montée en puissance d’un ordre décoratif d’un  nouveau genre, appelé à opérer à moyen  terme dans une interaction constante avec ceux qui l’occupent et le traversent.

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