Les lieux du cinéma à l’épreuve des technologies numériques

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On pourrait dès lors, à ce point considérer le cinéma comme l’un des enjeux de cette automatisation et de cette machinisation des modes de vie, et voir dans cet appareillage culturel, une forme d’aliénation parmi d’autres, dans une vision déterministe de la technique et de ses infrastructures techniques, économiques, industrielles et économiques, qui gouvernent l’essor des industries culturelles (dans la suite des analyses d’Adorno).

Cette vision aliénante d’une technique inspirée par le taylorisme et le fordisme, théorisée sous le nom de sociétés de contrôle depuis Foucault et  Deleuze a été largement mise en scène et critiquée par le cinéma, des temps modernes à Farenheit 451.
Mais nous dit Jean-Louis Déotte, « si nous voulons comprendre le devenir du cinéma, il nous faut penser le perfectionnement des objets techniques en dehors du mythe de l’automate dévorateur de l’humanité. Se référant à Benjamin, Déotte souligne :  » Benjamin, dans un premier temps décrit un monde fordien de producteurs fordiens soumis à la dictature du test scolaire, sportif et universitaire. Mais le fonctionnement de la caméra couplée au microphone fait surgir un règne des apparences absolument nouveau : les producteurs apprennent à donner d’eux-mêmes des apparences qui sont donc captées automatiquement. Et la logique de fonctionnement de l’appareil devient réflexive.

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