Apparition et disparition : des jeux de l’Histoire et du quotidien

Revenons à Pérec, et poursuivons notre parallélisme entre texte et ville, entre espace littéraire et espace urbain, dans le sens de cette énonciation piétonnière que revendique le déjà cité Michel de Certeau : ce que l’on constate chez Pérec, c’est, dans la continuité de livres comme Nadja,  la recherche de ces correspondances entre des textes procédant souvent d’une vaine tentative de recomposition autobiographique de ce se sujet fragmenté dont il a été question, et d’autres s’inscrivant, dans une sorte de renoncement à cette autobiographie impossible,  dans la perspective d’un abandon à l’infra-ordinaire, à la dispersion du je dans les plis et les replis de l’aventure urbaine.
Quel lien, dès lors, entre la mutilation de la langue voulue par Pérec, et la question de cet espace urbain, de son contrôle et de son formatage, auquel Pérec tente d’échapper en y appliquant d’autres contraintes (comme dans son remarquable Espèces d’espaces) ? Ce lien tient au fait que dans la ville comme dans la langue, il y a du jeu, comme on dit qu’il y a du jeu entre les pièces d’un système. Mais ce jeu est une affaire sérieuse et grave.

« Une fois de plus, les pièges de l’écriture se mirent en place. Une fois de plus, je fus, comme un enfant qui joue à cache-cache et qui ne sait pas ce qu’il craint ou désire le plus : rester caché, être découvert ». (W, p. 14).

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