Cinémarchitecture et starchitectes : La renaissance de l’architecture sur la scène mondiale de l’art : Ceci tuera cela ?

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Hugo déclare, dans un texte célèbre (et aujourd’hui devenu une référence incontournable des sciences de la communication), que « ceci tuera cela ». On s’en souvient, le « ceci », dans cet extrait de Notre-Dame de Paris, désigne le livre, l’imprimé, et le « cela », l’architecture . Aux yeux de Hugo, avec la montée en puissance de l’imprimerie, l’architecture ne serait plus « l’art majeur, l’art tyran » qu’elle fut, et elle devrait céder la place à une autre formule de la pensée : l’imprimerie, portée par la presse de Gutemberg. Cette presse qui se révèle, par le fait même  de la reproductibilité et de la légèreté de son support, plus durable encore, plus solide que ce premier grand livre de  l’humanité qu’avait été le livre de pierre. Il n’est pas vain de rappeler ici ce point : que l’architecture, dans l’esprit de Hugo, est ce premier grand livre, ce grand œuvre, qui retient tous les autres arts sous sa coupe :
« Toutes les forces matérielles, toutes les forces intellectuelles de la société convergèrent au même point : l’architecture. De cette manière, sous prétexte de bâtir des églises à Dieu, l’art se développait dans des proportions magnifiques. Alors, quiconque naissait poète se faisait architecte. Le génie épars dans les masses, comprimé de toutes parts sous la féodalité comme sous une testudo de boucliers d’airain, ne trouvant issue que du côté de l’architecture, débouchait par cet art, et ses Iliades prenaient la forme de cathédralesi. » (Hugo, 1831).

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