Fluidité et mobilité : l’art à l’heure des nouveaux agencements mobiles et collectifs d’énonciation

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Le rond-point vaut donc comme métaphore de la fluidité voulue par le monde actuel, l’expression achevée de cette mobilité promue à la fois par les systèmes de transports et les systèmes de communication, et en particulier les réseaux et les nouvelles technologies, réseau dont ils seraient comme les nœuds.
Cette fluidité et cette mobilité généralisées, tiennent, on l’a déjà souligné, à la dislocation des anciens régimes d’appartenance – foyer, famille, territoires ou quartiers -, à la puissance des « objets nomades » et des portables en particulier, au trafic incessant des images et à leur caractère flottant, au doute qui en résulte quant à leur vérité et à leur caractère de preuve.
Cela tient encore à l’empire contemporain du récit et de la fiction dans la gestion des affaires de la cité (comme le démontre l’emprise du storytelling dans le discours et la gestion de l’espace politique). La question se résumerait alors à cette formule lancée par Deleuze : « que peut l’art encore quand c’est le monde qui fait son cinéma ? », et quand l’histoire tourne en rond comme les automobilistes autour d’une rond-point ? Quand, devrait-on ajouter, c’est le cinéma – au sens large d’un dispositif foucaldien fondé sur le temps et le mouvement qui environne l’environnement spatial même ? Mais un dispositif, qui par le biais des technologies numériques de toute nature qui convergent dans les rues de nos villes et à même nos corps, semble avoir étendu son emprise au battement artériel de la ville-monde tout entière.

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