Le cinéma étendu aux dimensions de la vie commune

,

Le cinéma se doit de puiser, selon Lauxerrois,  à l’essentiel, dans le flux dense et dans l’idiome de la dimension collective, car « la réalité sociale adhère inéluctablement au cinéma ».
Le cinéma continue ainsi, dans un monde porté par la violence du « tous egos » que Ben à mis en évidence sur la ligne du tramway de Nice, de poser la question du nous et du je, du sujet comme collectif, et en ce sens, la dimension industrielle du cinéma et de ses nouveaux lieux ne peut être ignorée : elle doit être repensée dans sa nouvelle donne numérique, autant comme vecteur de nouveaux agencements collectifs d’énonciation et comme terrain de jeux et d’expérimentations,  que comme risque d’extension subtile du formatage collectif des affects au niveau de la conscience intime de chacun,  désormais objet de traçabilité sur les réseaux  numériques. En tant qu’il est un appareil culturel (voir les analyses, déjà mentionnées,  de Déotte à ce sujet), le cinéma ne peut s’envisager, à l’âge numérique comme au temps du muet, sur le seul mode d’une technique, d’un « art industriel ». Le cinéma ne peut se penser, aujourd’hui que dans l’imprévisibilité des modalités particulières de ce faire monde, ou de ce faire époque qui est le propre des appareils culturels.