Vers de nouveaux agencements cinématographiques d’énonciation ?

,

Cette réflexivité de l’appareil dans la culture et de la culture dans l’appareil, est ainsi une chance autant qu’un risque (à l’âge de l’extension des domaines du cinéma aux territoires du réel et des lieux communs), mais elle ménage l’ouverture du futur en induisant de nouvelles pratiques qui ne ressortissent à aucun des modèles d’analyse antérieurs, et aussi parce qu’ elle témoigne de l’impossibilité où nous sommes d’envisager l’évolution du cinéma et de ses lieux sous le seul aspect du déterminisme technique (et de la prévision statistique et économique des usages à venir, sur le modèle en vigueur chez les stratèges du marketing et les promoteurs des salles numériques ou 3D), pas plus qu’elle n’autorise une forme de déterminisme culturel,(sur le modèle de la résistance à l’avènement du numérique dans le cinéma) et comme affranchi de la part mécanique agissant dans des arts devenus libéraux comme le cinéma ou la photographie : l’évolution de ces arts est non seulement indissociable des techniques qui les portent, mais, comme le suggérait déjà Valéry (dans son texte la conquête de l’ubiquité), les bouleversements techniques qui les portent engagent avec eux un bouleversement complet de tout le système des autres arts, et jusqu’à la notion même de l’art, et ou de la beauté. C »est ce qu’avait très bien vu Eisenstein quand il décrit le cinéma comme un processus d’aboutissement de la peinture, et en particulier des tableaux-rouleaux issus de la gravure japonaise.