Valéry et le cristal

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Ce Valéry, granulaire et cristallin, n’a pas échappé à la perspicacité d’Italo Calvino, qui écrit dans ses « leçons américaines »:

« Le goût de la composition géométrisante, dont nous pourrions retracer l’histoire en parcourant la littérature mondiale à partir de Mallarmé, repose sur l’opposition ordre/désordre, fondamentale dans la science contemporaine. L’univers se défait en un nuage de chaleur, il se précipite sans rémission dans un tourbillon d’entropie, mais ce processus irréversible fait apparaître des zones d’ordre, des portions d’existant qui tendent vers une forme, des points privilégiés d’où l’on croit apercevoir un dessin, une perspective. L’œuvre littéraire est une de ces menues portions en quoi l’univers se cristallise, prend forme, acquiert un sens qui n’est nullement figé, ni définitif, ni raidi dans une immobilité minérale, mais aussi vivant qu’un organisme : le cristal pourrait servir d’emblème à une constellation d’écrivains aussi différents que  Valery, Pessoa ou Borgès.

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