Photomobiles : notes de travail 2011 (n°23 et 24)

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23/ Je peux prendre ainsi quelques œuvres en triptyque qui auraient valeur de « ready modèle », qui seraient des œuvres sources, et dont je chercherais à faire :

a. un dessin agrandi
b. un calque des éléments forts
c. une réutilisation de ces éléments forts dans d’autres contextes, ou d’autres versions.
d. Les possibilités du carton miroir : la route , les essuie- glaces, ce qui apparaît dans la réalité
e. je peux aussi faire en photos de près de certains dessins que je considère comme des photomobiles.

24/ Si le paysage que nous voyons se projetait lui même dans un miroir et que nous ayons vue sur ce miroir en le traversant. Nous verrions le paysage mais inversé.
Je veux travailler sur cette idée que le paysage devient l’agent du tableau, qu’il est lui même l’artiste en se représentant et se contemplant dans un miroir.
Au sens ou  l’on dit que l art invente la nature, mais la ce serait plutôt un chiasme ; l’art invente la nature (la nature est écrite en langage mathématique et artistique) et la nature invente l art.
Je peux aussi, sans contradiction avec mes calques, photographier mes ou des dessins et les intégrer.

« Ce que nous voyons, ce qui nous regarde »

Mon idée est donc du lien peinture/paysage/route/planche etc. Souvenir d’Orion aveugle de Claude Simon.
Dans certains triptyques, il s’agit donc de rehausser, comme le faisaient les enlumineurs du Moyen-âge, les traits et les lignes de fuite les plus saillantes d’une figure ou d’un paysage, à l’or, mais ces lignes tracées au pinceau ou au fusain doré sont l’image inversée de celles qui figurent et scandent le paysage réel photographié à l’arrière plan. On joue ainsi d’un rapport paradoxal – et en un sens conflictuel – entre une esthétique médiévale et une esthétique du Smartphone et de la mobilité, d’un rapport entre temps extatique et arrêté (l’or souligne ce rapport au temps), et un temps des flux, de la mobilité et du mouvement perpétuels, d’un rapport entre lenteur et vitesse.